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Coin Ados

Bienvenue dans l'Espace Ado !

Sur cette page, tu découvriras une multitude d'informations captivantes susceptibles de t'intéresser. Si tu désires approfondir l'un des sujets abordés, n'hésite pas à nous contacter.

Si jamais tu te sens mal à l'aise ou que tu as besoin de parler à quelqu'un en toute urgence, voici le numéro où tu pourras obtenir une assistance immédiate : Info-Aide Violence Sexuelle au 1-888-933-9007. Ton bien-être est notre priorité.

Consentement

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Chacun des partenaires doit consentir à une activité sexuelle. C’est-à-dire que chacun accepte que l’activité ait lieu, que ce soit une relation sexuelle, un baiser ou tout autre geste de nature sexuelle. Le consentement des partenaires doit être clair, libre et éclairé. Si ces conditions ne sont pas réunies, il peut y avoir agression sexuelle.

Le consentement doit être clair

Pour donner son consentement, une personne peut dire qu’elle est d’accord avec les gestes de son partenaire. Elle peut aussi montrer son accord par des paroles, des gestes ou une attitude, comme un sourire.

Toutefois, une personne qui garde le silence ou ne fait rien ne donne pas son accord à un geste sexuel. Elle n’a pas besoin de résister physiquement pour montrer qu’elle n’est pas d’accord.

Le consentement doit être donné par la personne qui participe à l’activité sexuelle. Il ne peut pas être donné par quelqu’un d’autre.

Dire oui à certains gestes, dire non à d’autres

Une personne peut consentir à certaines activités sexuelles et ne pas être d’accord avec d’autres. Par exemple, on peut avoir consenti à un baiser et refuser d’avoir une relation sexuelle.

Dire oui puis changer d’idée pendant l’activité sexuelle

Une personne peut arrêter de consentir à une activité sexuelle à tout moment. Dès qu’une personne exprime son refus par des paroles ou des gestes, l’activité sexuelle doit cesser.

Le consentement doit être libre et éclairé

Il existe des situations où le consentement d’une personne n’est pas valide parce que son consentement n’était pas libre et éclairé. C’est le cas quand un des partenaires se sent obligé d’accepter ou quand il accepte et qu’il n’est pas au courant de certains risques importants.

La force ou les menaces

Lorsqu’une personne accepte une activité sexuelle parce qu’on la force physiquement ou qu’on menace de lui faire mal, son consentement n’est pas valide.  

Autorité et abus de pouvoir ou de confiance

Une personne peut consentir à une activité sexuelle avec une personne qui est en position d’autorité ou de confiance, comme un supérieur hiérarchique ou un médecin par exemple.

Toutefois, si une personne sent qu’elle est obligée d’accepter l’activité sexuelle parce que l’autre personne utilise sa position, son rôle ou son statut, ce consentement n’est pas valide. Une personne peut abuser de sa position sans même avoir le pouvoir de donner des sanctions.

Attention! Les règles sont différentes pour les adolescents.

Certains mensonges rendent le consentement invalide

Le consentement d’une personne n’est pas valide quand son partenaire lui ment et qu’il l’expose a un risque de préjudice grave ou à un risque de lésions corporelles graves. C’est le cas, par exemple, quand une personne qui vit avec le VIH ne le dévoile pas à son partenaire et qu’il existe une possibilité réaliste de transmission. Le consentement donné par son partenaire pourrait ne pas être valide.

C’est le cas aussi lorsqu’une personne ment sur l’utilisation d’un contraceptif et expose sa partenaire à un risque de grossesse. Le consentement donné par sa partenaire lors de l’activité sexuelle pourrait ne pas être valide.

Attention : vivre du stress ou de la tristesse en raison d’un mensonge de l’autre partenaire sexuel n’est pas suffisant pour que le consentement soit invalide. Par exemple, si vous acceptez d’avoir des relations sexuelles avec une personne qui dit être célibataire, votre consentement à l’activité sexuelle sera valide même si vous apprenez par la suite que l’autre personne est mariée. 

Le partenaire doit être capable de donner son consentement

Une personne doit être capable de donner son accord pour que son consentement soit valide. La loi prévoit certaines situations où le consentement d’une personne n’est pas valide.

Personne endormie ou inconsciente

Une personne qui dort ou qui est inconsciente ne peut pas consentir à une activité sexuelle. Son consentement n’est pas valide, même si elle l’avait donné avant de dormir ou de perdre conscience.

Intoxication sévère à l’alcool ou aux drogues

Une personne qui a consommé de l’alcool ou des drogues peut généralement consentir à des gestes sexuels, même si ses facultés sont affaiblies. Toutefois, son consentement ne sera pas valide si elle ne sait plus ce qu’elle fait ou qu’elle est inconsciente. Par exemple, quand elle est en état de « black-out » ou de coma éthylique.

L’âge minimum pour consentir

L’âge pour consentir à des activités sexuelles est 16 ans. Avant 16 ans, un adolescent peut généralement consentir à des gestes sexuels si son partenaire a environ le même âge. Pour en savoir plus, consultez notre article « Le consentement sexuel des adolescents ».

Toujours vérifier le consentement du partenaire

Les partenaires doivent prendre des mesures raisonnables pour vérifier l’accord de l’autre. Par exemple, en demandant à la personne si elle accepte de participer à une activité sexuelle ou si elle aime les gestes que l’on pose.

Le consentement doit également être donné à chaque geste sexuel.

Un partenaire qui ne respecte le consentement de l’autre peut être accusé d’agression sexuelle.

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Le consentement doit être clair
Le consentement doit être libre et éclairé
Le partenaire doit être capable de donner son consentement

Hypersexualisation

Définition de l’hypersexualisation

L’hypersexualisation, où la sexualisation de l’espace public, est le phénomène par lequel les médias donnent un caractère sexuel à un produit ou à un comportement qui n'a rien de sexuel. Il se manifeste dans les magazines, les vidéoclips, les films, l'industrie de la mode et surtout dans la publicité. En effet, pour vendre un produit, la publicité peut : 

  • banaliser la sexualité; 

  • se servir de stéréotypes sexuels;  

  • utiliser le corps féminin. 

Des campagnes publicitaires ont même recours au « porno-chic », une tendance qui consiste à reproduire des images pornographiques pour augmenter les ventes. Le « porno-chic » place les femmes dans des situations de soumission, tandis qu’il valorise la domination et la performance masculines. Montrer en gros plan les jambes, les seins et les cuisses renforce l'idée que les femmes sont des objets sexuels et non des êtres humains à part entière. 

De façon générale, cette tendance augmente la tolérance d’une certaine forme de violence envers les femmes, ce qui pourrait même accroître les risques d’agression sexuelle. Il va sans dire que le phénomène nuit fortement à l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes.  

La sexualisation de l’espace public habitue la population à des représentations stéréotypées et irréalistes des femmes. La séduction et la recherche d’attention résument souvent le rôle qui leur est attribué. Elles sont aussi soumises à une forte pression pour être sexuellement actives et attirantes.  

De plus, le phénomène façonne une norme socioculturelle de la beauté : 

  • La femme est blanche, mince, avec des lèvres pulpeuses, des cheveux longs et une poitrine généreuse. 

  • L'homme personnifie la force, l'énergie et la domination. Il impressionne par son indépendance et son goût de l'aventure. Il a les pectoraux musclés, les épaules larges et le visage impassible.  

Pourtant, ces modèles véhiculés dans les médias ne reflètent pas la réalité : moins de 5 % des femmes ont naturellement une silhouette semblable à celle des mannequins.

Effets de la publicité sur les jeunes

L'industrie de la publicité a tendance à cibler les jeunes de 8 à 14 ans, puisque ces derniers : 

  • continuent souvent à consommer les mêmes marques à l'âge adulte; 

  • consultent plusieurs sources d’information, surtout les médias numériques; 

  • ont plus d'argent que les jeunes des générations précédentes. 

Les compagnies observent minutieusement leur comportement et leur habillement pour leur vendre une image sexualisée d'eux-mêmes. Toute une génération d’enfants est donc encouragée à adopter des attitudes et des comportements sexualisés pour lesquels ils ne sont prêts ni affectivement, ni intellectuellement, ni même physiquement.

 

De plus, les marchés de la mode, des cosmétiques, de la musique et du cinéma visent particulièrement les jeunes filles par des produits qui leur sont « réservés », par exemple des rouges à lèvres fruités, des accessoires de coiffure et de manucure, des vêtements séduisants et même des sous-vêtements sexy. Rappelons que l'hypersexualisation est un phénomène social, ce qui veut dire que l’on doit critiquer les influences sociales, culturelles et médiatiques, et non les jeunes filles et les femmes. 

En étant entourées de poupées et de princesses dont la qualité première est la beauté, les filles apprennent très tôt à miser sur leur apparence. Quand Barbie a parlé pour la première fois, en 1968, elle avait six phrases à son répertoire, dont celles-ci : « J’ai une date ce soir » et « Comme j’aime être mannequin! ». En 1992, Barbie tenait encore des propos stéréotypés, puisqu’elle disait : « Les mathématiques sont difficiles », « J’aime magasiner » et « Allons au bal ».  

Au Québec, la publicité à but commercial destinée aux enfants âgés de moins de 13 ans est interdite. Pour plus de détails, consultez le site Web de l’Office de la protection du consommateur. Notons que, chaque jour, les enfants sont tout de même exposés à des centaines de publicités, qui influencent bel et bien leur perception de leur corps et de leur sexualité. Pour savoir comment dénoncer un message sexiste ou à caractère sexuel, consultez le site du Y des femmes de Montréal  ou le Guide d’accompagnement pour porter plainte contre les publicités et les messages sexistes et sexuels.

Conséquences de l’hypersexualisation

L’hypersexualisation influence la perception que les jeunes se font de la sexualité. En effet, la quantité de contenus sexuels dans l’espace public inculque très tôt aux jeunes une vision déformée des relations entre les sexes.  

Par exemple, les filles et les garçons sont nombreux à être influencés par la pornographie facilement accessible sur Internet et à vouloir reproduire ces images dans leurs relations. En conséquence, les filles continuent d’être soumises au rôle de femme-objet et de victime. Puisqu’il est considéré comme cool pour un garçon d’avoir une sexualité active et de le dire haut et fort, plusieurs garçons sentiront également une pression pour être sexuellement performants, essayer différentes pratiques sexuelles, parfois avec plusieurs partenaires.  

Plusieurs adultes banalisent l’accès des jeunes à des contenus sexuels. Ils considèrent que les jeunes d’aujourd’hui en savent plus que ceux d’autrefois et que c’est pour le mieux. Or, même si les jeunes sont plus informés, cela ne veut pas dire qu’ils sont prêts à composer avec ces réalités. Le développement sexuel des enfants est resté le même.  

Dans le même ordre d’idées, l’hypersexualisation peut conduire à une sexualité précoce chez les jeunes. Séduits par les images proposées à la télévision et sur Internet, certains adoptent des comportements empruntés à une sexualité adulte, sans la maturité nécessaire pour affronter les situations qui en découlent. Les filles ont effectivement l’impression d’être anormales si elles ne sont pas intéressées par les rapports amoureux ou sexuels. Leur confusion est d’autant plus grande que les normes sociales sont contradictoires : elles devraient être à la fois innocentes et séductrices, vierges et expérimentées.  

Par contre, selon l’INSPQ, les jeunes ne sont pas plus précoces que les générations précédentes puisqu’ils vivent leurs premières expériences sexuelles vers le même âge. 

Avoir des relations sexuelles à un jeune âge est l’un des facteurs qui augmentent le risque d’infections transmises sexuellement et par le sang. Considérant que 1 jeune sur 20 a eu une première relation sexuelle avant l’âge de 14 ans, il semble essentiel de les sensibiliser assez tôt au risque de contracter une ITSS ou de vivre une grossesse non planifiée. 

Enfin, les médias influencent négativement la manière dont les filles et les garçons perçoivent leur corps. Consultez la page Image corporelle pour plus d’informations à ce sujet.

Espaces public et privé

L'espace public fait référence à tout ce qui est à l’extérieur de la maison, donc en grande partie aux médias (télévision, cinéma, magazines, panneaux publicitaires, médias sociaux, etc.). Il s’agit aussi de tous les endroits à l’usage de tous (parc, centre commercial, réseau routier, etc.). La ligne qui sépare le privé du public est de plus en plus floue dans notre société, et les enfants ne peuvent pas faire instinctivement la distinction entre les deux.  

En étant toujours exposés à des images qui devraient être privées, les jeunes ont plus tendance à afficher publiquement des aspects de leur vie intime et personnelle. Par exemple, ils utilisent les médias sociaux, notamment Facebook, Instagram, Snapchat et TikTok, comme un journal intime et deviennent plus vulnérables à différentes situations problématiques : exploitation sexuelle, intimidation, vol d'identité et autres.  

Pour plus d’informations à ce sujet, consultez la section Relations à l’ère numérique.

Conseils pour outiller les jeunes

Les adultes ont la responsabilité de faire comprendre aux jeunes que certaines images de l’espace public montrent des situations qui devraient se vivre dans l’intimité. Il faut absolument former leur esprit critique face à ces représentations sexualisées et à l’utilisation des médias sociaux.  Même si les amis prennent une place centrale à l'adolescence, les jeunes accordent aussi beaucoup d'importance à l'opinion des adultes qu’ils apprécient ou en qui ils ont confiance. 

Voici quelques conseils pour sensibiliser les jeunes aux effets de l’hypersexualisation : 

  • Critiquez ouvertement les images osées qui se trouvent dans l'espace public.  

  • Montrez des publicités qui valorisent la diversité et l'égalité entre les sexes. 

  • Expliquez les concepts de vie publique et de vie privée en faisant un parallèle avec les médias sociaux. 

  • Abordez simplement la sexualité avec les enfants. 

L’éducation sexuelle est l’affaire de tous. Les parents, le personnel en garderie de même que toute l’équipe-école peuvent sensibiliser les enfants et les jeunes à l’hypersexualisation et s’assurer que les étapes de leur développement sont respectées. Le sujet peut être abordé dès la petite enfance, que ce soit sous l’angle de la saine alimentation, comme de l’identité numérique ou des relations amoureuses. 

Effets de la publicité sur les jeunes
Conséquences de l’hypersexualisation
Espaces public et privé
Conseils pour outiller les jeunes

Sexto

Le sextage, une infraction criminelle

On définit le sextage comme le partage d’images à caractère sexuel entre adolescents.

 

Bien souvent, les jeunes, comme leurs parents, ignorent que le sextage peut constituer une forme de pornographie juvénile, au sens du Code criminel canadien. Les principales infractions associées au sextage sont la production, la possession, la distribution et l’accès à la pornographie juvénile.

 

Les jeunes impliqués s’exposent donc à des poursuites criminelles, en plus de conséquences importantes aux plans physique, psychologique et social.

 

Compte tenu de leur moins grand degré de maturité, les adolescents peuvent sous-estimer ou méconnaître les conséquences de leurs gestes.

Exploitation sexuelle

Description

L’exploitation sexuelle implique qu’une personne profite du corps d’une autre à des fins sexuelles en vue d’en tirer un avantage (financier ou autre). Généralement, l’exploiteur profitera de l’état de vulnérabilité ou de dépendance de sa victime, dont la dépendance aux drogues ou à l’alcool. L’exploiteur (homme ou femme) peut être mineur ou majeur et il peut agir pour son compte personnel ou pour le compte d’une organisation criminelle (gang de rue, crime organisé).  

Plusieurs formes de violence sont utilisées par l’exploiteur pour maintenir son emprise sur sa victime et l’obliger à se prostituer. Par exemple, l’exploiteur peut :  

  • mentir à sa victime en lui promettant des cadeaux ou des récompenses (violence psychologique);  

  • manipuler sa victime en se montrant vulnérable et démuni, cherchant à recevoir son soutien, d’abord, moral et ensuite, financier (violence psychologique et économique); 

  • faire croire à sa victime qu’il est follement amoureux d’elle (violence psychologique); 

  • faire du chantage ou menacer verbalement sa victime (violence psychologique et verbale); 

  • emprunter de l’argent au nom de sa victime (frauder sa victime) (violence économique); 

  • amener sa victime à commettre des actes criminels pour mieux la manipuler par la suite (violence psychologique); 

  • dominer sa victime en la menaçant physiquement ou en la frappant (violence physique); 

  • menacer de s’en prendre aux membres de la famille de la victime (violence psychologique); 

  • faire subir des agressions sexuelles à sa victime (violence sexuelle); 

  • séquestrer sa victime, la priver de nourriture ou de vêtements pour mieux la contrôler (violence psychologique, économique et physique) 

  • etc. 

Prostitution 

Il est pratiquement impensable de traiter d’exploitation sexuelle sans d’abord expliquer ce qu’est la prostitution, pour ensuite pouvoir mieux situer les notions associées.  

La prostitution est le fait d’offrir des services sexuels contre rétribution, généralement en argent, mais parfois en services, en drogues, etc.  

Au Canada, fournir des services sexuels n’est pas illégal. C’est plutôt le fait d’acheter et de consommer des services sexuels qui est illégal. Les clients, majoritairement des hommes, commettent donc un acte criminel en communiquant avec une personne en vue d’obtenir un service sexuel ou en magasinant, en achetant ou en consommant un tel service, peu importe que la personne qui fournit ce service soit mineure ou majeure. 

Voici ce qui est considéré comme un service sexuel dans la loi : 

  • rapports sexuels; 

  • masturbation; 

  • relations sexuelles orales; 

  • danse-contact (s’asseoir sur les genoux d’un client et simuler un rapport sexuel); 

  • activités sadomasochistes, pourvu que les actes puissent être considérés comme sexuellement stimulants ou satisfaisants. 

Les services sexuels offerts par Internet devant une caméra sont aussi considérés comme de la prostitution.  

Bien qu’il y ait des personnes qui décident de faire de la prostitution, la plupart du temps, les personnes prostituées sont sous l’emprise d’un exploiteur qui leur soutire des profits pour son compte personnel, pour un gang de rue ou pour le crime organisé. 

La prostitution est peut-être moins visible dans les rues qu’elle ne l’a déjà été, mais elle n’a pas disparu. Au contraire, elle s’est beaucoup diversifiée et la demande pour des services sexuels rendus par des personnes de plus en plus jeunes a augmenté. Le magasinage de services sexuels se fait beaucoup en ligne, ce qui facilite encore plus le contrôle des exploiteurs sur leurs victimes.

Formes d'exploitation sexuelle

Les formes d’exploitation sexuelle prennent des appellations différentes en fonction de l’âge des individus impliqués, du contexte ou du type de relation qu’ils entretiennent et de ce que la loi prévoit dans les différentes situations d’exploitation sexuelle.

Proxénétisme et traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle 

Au Canada, le proxénétisme et la traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle sont des réalités comparables puisque dans les deux cas, la victime est contrainte de rendre des services sexuels. Les différences entre ces deux notions sont essentiellement d’ordre juridique. De plus, la traite de personnes au Canada affecte surtout des Canadiens : seulement 10 % des cas de traite concernent des personnes provenant d’un autre pays. 

Il y a proxénétisme ou traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle lorsqu’un exploiteur oblige, par différents moyens, une personne à offrir des services sexuels et sollicite une partie ou la totalité de ses gains. L’exploiteur peut être : 

  • le conjoint ou la conjointe 

  • un ami ou une amie 

  • un supposé « protecteur » 

  • un pimp 

  • un proxénète 

  • un trafiquant 

  • un sugar daddy 

  • etc. 

Au départ, les victimes sont généralement mises en contact avec l’exploiteur par l’entremise d’amis ou de connaissances communes, entre autres, grâce aux médias sociaux et à Internet. Certains exploiteurs abordent aussi directement les jeunes dans les bars, les centres commerciaux ou à la sortie des écoles ou des centres jeunesse. Au premier abord, ils ne se présentent pas comme des exploiteurs aux jeunes qu’ils abordent. Ils se montreront plutôt séduisants, généreux (cadeaux, drogues gratuites, voyages, etc.) et protecteurs.  

Par la suite, lorsque la victime devient amoureuse ou dépendante de son exploiteur (pour son affection, pour ses liens avec un groupe, pour son argent, pour sa drogue, pour son statut social, etc.), il peut la manipuler et l’inciter, voire l’obliger, à offrir des services sexuels pour :  

  • rembourser la drogue offerte;  

  • compenser les cadeaux offerts;  

  • contribuer aux dépenses communes; 

  • rester en relation avec lui; 

  • rester en vie.  

L’exploiteur peut utiliser diverses formes de violence et différents moyens plus contraignants pour arriver à ses fins, par exemple :  

  • profiter du statut d’immigrant illégal de la personne pour la manipuler; 

  • confisquer les pièces d’identité de la personne pour la limiter dans ses déplacements; 

  • menacer de s’en prendre à sa famille si la personne désobéit; 

  • obliger la personne à consommer de l’alcool, des drogues ou des médicaments pour la désorienter; 

  • séquestrer et utiliser la violence physique contre la personne ; 

  • agresser sexuellement la personne ou lui faire subir des agressions sexuelles par d’autres personnes; 

  • isoler la personne en la déplaçant d’une ville à une autre ou en l’obligeant à couper les liens avec ses proches; 

  • obliger la personne à se faire tatouer le nom ou le surnom de son exploiteur en signe d’appartenance;  

  • etc. 

Les adolescentes et les jeunes femmes, en grande majorité, qui sont amenées à rendre des services sexuels sont souvent attirées par le côté jet set mis de l’avant par les exploiteurs et la gratification sociale qu’elles peuvent en retirer. Partys chic « tout inclus », vêtements griffés, produits de beauté et bijoux en quantité, déplacements en voitures de luxe, voyages, etc. Ce sont là des méthodes de manipulation des exploiteurs pour séduire et aveugler leurs victimes. Celles-ci deviennent ainsi plus facilement manipulables et même dépendantes d’eux. 

Pour plusieurs victimes, la décision d’offrir des services sexuels (en étant escortes, masseuses, danseuses, etc.) n’est pas une décision libre et éclairée. Elles sont souvent amoureuses de leur exploiteur, se sentent en sécurité avec lui, veulent démontrer leur engagement ou leur solidarité, etc. Souvent, la sexualité aura été déconstruite : « l’amour » avec l’exploiteur; « le sexe » avec les clients. Certaines passent aussi par le viol collectif (gang bang forcé) à titre d’initiation. Le viol collectif peut alors être filmé et ensuite utilisé pour menacer la victime de transmettre la vidéo à certaines personnes.  

Généralement, les jeunes qui acceptent d’offrir des services sexuels sont prêtes à le faire temporairement. Par exemple, elles le feront pour payer leurs dettes ou aider leur exploiteur à se remettre financièrement. Toutefois, la réalité est tout autre : il est très difficile de cesser ses activités et de sortir de ce milieu par la suite. En effet, les dettes envers l’exploiteur ou le montant de la « clause de sortie » (montant qui libère la victime de l’emprise de son exploiteur), la dépendance aux drogues ou à l’alcool, l’impression de n’avoir aucune autre option, la honte, le sentiment de culpabilité et la crainte que des membres de la famille soient au courant de ses activités de prostitution sont des obstacles de taille. Considérant ces obstacles, la fuite et la nécessité de se cacher deviennent parfois les seules options pour les victimes qui souhaitent s’en sortir. 

Bien qu’elle ne représente que 10 % des cas de traite provenant d’un autre pays au Canada, la vente de jeunes femmes esclaves déguisée en mariages ou en offres de travail existe comme partout dans le monde. Consultez le guide L’égalité dans le couple et la famille pour plus d’informations. Les victimes, en presque totalité des femmes, se font leurrer par leur exploiteur. Elles se retrouvent souvent totalement isolées, voire enfermées sans droit de sortie, ce qui fait en sorte qu’il est très difficile de savoir qu’elles ont besoin d’aide. 

Tourisme sexuel 

On parle de tourisme sexuel lorsque des personnes voyagent dans un autre pays dans le but d’avoir accès à des personnes prostituées (généralement des enfants et des adolescents, garçons ou filles) plus facilement et à l’abri des lois de leur pays. Toutefois, les Canadiens qui voyagent dans ce but ne sont pas à l’abri des lois canadiennes. En effet, le Code criminel interdit expressément le tourisme sexuel impliquant des enfants. Ainsi, tout citoyen canadien ou résident permanent au Canada qui contrevient à cette loi, même s’il est dans un pays où la prostitution est légale, peut être accusé et poursuivi au Canada pour ces infractions.  

Si cette forme de tourisme permet à des visiteurs d’acheter des services sexuels, elle ouvre aussi la porte à l’achat de femmes et d’enfants pour en faire des esclaves sexuels. Certains pays sont reconnus pour ce genre de transactions qui sont souvent déguisées en mariage, en offre de travail (aide à la maison, nounou), en bourse d’études, en mentorat, etc.  

Certains événements populaires (sportifs, culturels, etc.), au Québec comme ailleurs dans le monde, ont été identifiés comme des périodes augmentant de manière considérable le tourisme sexuel. Les touristes sexuels sont souvent à la recherche de personnes prostituées jeunes qui présentent un caractère « exotique » pour eux, entre autres en raison de leur langue parlée.

Pornographie juvénile 

La pornographie juvénile est une forme d’exploitation sexuelle des personnes mineures au Canada. On considère qu’il y a pornographie juvénile lorsqu’une personne visionne, possède, produit ou distribue (sur Internet ou par la poste) du matériel (photos, vidéos, audio, écrit) représentant des parties du corps de personnes mineures dans un but de satisfaction sexuelle ou représentant des personnes mineures se livrant à une activité sexuelle.  

Les personnes mineures qui participent à la pornographie juvénile ne sont pas toujours au courant que l’activité sexuelle à laquelle elles s’adonnent est filmée ou que le matériel sera publié. Souvent, ces enfants et adolescents sont des esclaves sexuels, qui sont contraints de se soumettre à ces activités pornographiques sous peine d’être affamés, battus, violés, etc.  

Le site cyberaide.ca  fournit davantage d’information sur la pornographie juvénile ainsi que sur d’autres problèmes d’abus comme le leurre d’enfants par Internet. Ce site permet aussi aux gens de signaler des personnes soupçonnées d’exploitation sexuelle.  

La section Sextage de la page Vie affective et amoureuse fournit aussi de l’information au sujet du partage d’images sexuelles. Partager des images sexuelles sans avoir obtenu le consentement de la personne présente sur celles-ci est considéré comme posséder du matériel pornographique, et ce, peu importe l’âge des personnes concernées.

Consentement et activités sexuelles

Dans les situations d’exploitation sexuelle, la personne exploitée est dépendante ou sous le contrôle d’une autre personne, alors son consentement aux activités sexuelles n’est pas valable. Ainsi, une ou un adolescent exploité ou en situation de dépendance par rapport à son exploiteur n’est pas en mesure de consentir à des activités sexuelles.  

De plus, les activités sexuelles recherchées par les clients ne sont pas nécessairement des pratiques qui conviennent aux personnes prostituées : certains clients cherchent à assouvir des pulsions (souvent de contrôle ou de domination) ou à réaliser des fantasmes particuliers. Cependant, aucun client ne peut exiger un service d’une personne prostituée si elle refuse de le fournir en partie ou en totalité. En effet, les personnes prostituées ont le droit de consentir à seulement une partie des pratiques demandées et elles ont le droit de retirer leur consentement à tout moment, et ce, que le service sexuel demandé soit entamé ou non et que le montant d’argent soit bonifié ou non. Malgré tout, il arrive que des clients utilisent la force physique pour soumettre la personne prostituée à leurs désirs. Ces situations ne sont pas sans conséquences pour les victimes (voir Conséquences de l’exploitation sexuelle). 

Facteurs de risque

Bien que des personnes de tous les milieux puissent être victimes d’exploitation sexuelle, divers facteurs augmentent les risques. Certaines situations les rendent plus vulnérables aux pièges tendus par les exploiteurs, par exemple :  

  • être en conflit avec ses parents ou être en fugue;   

  • avoir une dépendance aux drogues ou à l’alcool;  

  • rechercher l’aventure et les sensations fortes; 

  • vivre de l’isolement social ou de l’exclusion; 

  • avoir vécu des événements stressants, comme une rupture amoureuse difficile; 

  • venir d’un milieu de vie instable, qu’il soit défavorisé ou non; 

  • avoir été victime de mauvais traitements ou de violence sexuelle en bas âge ou dans leur couple. 

Les personnes qui quittent leur pays pour s’établir au Québec ou qui quittent leur communauté pour de grandes villes sont des victimes idéales pour les exploiteurs. Elles ne parlent pas toujours français, et parfois difficilement anglais, ont souvent besoin d’argent rapidement, doivent se créer un nouveau cercle social, trouver un endroit où dormir, etc.

Conséquences

La majorité des victimes souffrent du trouble de stress post-traumatique en raison de leur passage dans ce milieu. Elles peuvent notamment ressentir :  

  • un sentiment de peur intense, de honte, d’horreur et d’impuissance, accompagné d’un ou de plusieurs malaises physiques;  

  • des retours en arrière (flash-backs) ou des pensées obsessionnelles;  

  • de la détresse, qui se manifeste par de l’anxiété ou de la dépression;  

  • de la difficulté à ressentir certaines émotions, par exemple la tendresse et le désir sexuel;  

  • de la difficulté à se concentrer ou à trouver le sommeil;  

  • de l’hypervigilance, un état d’alerte constant, qui fait que la personne est prête à réagir en toutes circonstances.

D’autres répercussions du passage dans l’industrie du sexe peuvent se faire ressentir à plus long terme, par exemple :  

  • de l’itinérance;  

  • des problèmes d’insertion professionnelle;  

  • des problèmes de consommation de substances;  

  • des difficultés dans les relations interpersonnelles;  

  • de la stigmatisation;  

  • du mépris et de la perte d’estime de soi; 

  • etc.  

Les personnes qui offrent des services sexuels s’exposent à de multiples dangers. Elles courent notamment de plus grands risques de souffrir d’abus physiques, psychologiques ou financiers de la part de leurs clients et de leurs proxénètes. Leur taux de mortalité est 40 fois supérieur à celui de la moyenne canadienne.

Que faire si...

Je suis victime d’exploitation sexuelle 

Si vous avez besoin d’une aide immédiate, contactez le 9‑1‑1

Si vous avez été victime d’une agression sexuelle ou que vous avez besoin de l’aide d’une personne-ressource spécialisée en exploitation sexuelle, veuillez téléphoner à Info-aide violence sexuelle.

Joindre Info-aide violence sexuelle

1-888-933‑9007

Cette ligne d’écoute est en fonction 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. On vous mettra en communication avec des personnes-ressources qui pourront vous écouter, vous rassurer et répondre à toutes vos questions en toute confidentialité. Vous pouvez aussi consulter la page agression sexuelle ou celle de violence conjugale, selon votre situation.

Je suis un parent ou une personne proche témoin d’exploitation sexuelle 

Si vous êtes témoin d’une situation qui demande une aide immédiate, contactez le 9‑1‑1.  

Être témoin d’exploitation sexuelle peut vous mettre dans une position délicate. Il se peut aussi que vous soyez mal à l’aise avec l’idée de « vous mêler de ce qui ne vous regarde pas ». Sachez toutefois qu’il est tout à fait légitime de vouloir venir en aide à une personne vivant de l’exploitation sexuelle. La meilleure option est de communiquer avec Info-aide violence sexuelle. 

Joindre Info-aide violence sexuelle

1-888-933‑9007

Vous pouvez aussi : 

  • dénoncer cette situation à votre service de police ou anonymement à Info-crimes Montréal; 

  • demander l’aide de ressources scolaires, communautaires ou de la santé.

Mythes ou Réalités

L’exploitation sexuelle est un phénomène de grande ville. 
Les régions sont protégées de cette forme d’exploitation.

Mythe ! 

Il est vrai que l’exploitation sexuelle est très présente dans les grandes villes, mais elle n’est pas absente des villes plus petites ou des régions éloignées. Les proxénètes sont présents là aussi et ils tendent d’ailleurs à recruter leurs victimes dans d’autres régions, ce qui leur permet de mieux isoler leurs victimes pour pouvoir les manipuler plus facilement.

Les personnes qui se prostituent ont choisi leur métier.
Ce ne sont pas des victimes.

Mythe ! 

Au Québec et au Canada, la prostitution n’est pas reconnue comme un métier et l’achat de services sexuels est criminel. Il est également reconnu que les personnes impliquées dans la prostitution courent un haut risque d’être victimes d’exploitation sexuelle et de développer un trouble de stress post-traumatique. 

Certaines des personnes qui se prostituent peuvent avoir choisi d’être dans l’industrie du sexe. Elles exercent librement leurs activités de prostitution, elles se sentent valorisées et assument pleinement ce choix. Il est à noter qu’elles sont aussi majeures, font leur horaire, choisissent leurs clients, conservent leurs profits pour leur compte personnel et peuvent envisager une sortie du milieu si elles le désirent.  

La personne prostituée qui, dans la majorité des cas, a été agressée sexuellement une partie de sa vie, décide de vendre son corps comme moyen de survie a-t-elle réellement choisi ce milieu?  

Les personnes qui se prostituent font beaucoup d’argent rapidement et facilement.
Ce ne sont pas des victimes.

Mythe ! 

Dans la très grande majorité des cas, les seules personnes qui font beaucoup d’argent avec la prostitution sont les exploiteurs. Une large proportion des personnes prostituées se font imposer leurs conditions de travail puisqu’elles sont sous l’emprise d’un proxénète. À titre d’exemple, 80 % des danseuses nues sont ou ont été exploitées par un proxénète.

Bref, la prostitution n’est généralement pas payante pour la personne prostituée. En effet, la presque totalité de l’argent amassée est donnée au proxénète et ce qui reste à la victime devra servir à lui procurer le nécessaire pour mettre son corps en valeur dans le but de répondre aux demandes des clients.

Une personne qui offre à une autre de l’accompagner à un voyage ou de lui offrir des cadeaux ou d’assumer des dépenses (études, chirurgie esthétique) en échange de services sexuels est dans son plein droit puisqu’il n’y a pas d’argent impliqué.

Mythe ! 

Peu importe ce qui est échangé dans la transaction, que ce soit de l’argent, des cadeaux, des services esthétiques, un voyage, etc., il est illégal d’obtenir des services sexuels contre toute forme de rétribution.

Visiter un site de pornographie sur lequel se trouvent des photos de personnes mineures n’est pas criminel parce qu’il n’y a aucun contact.

Mythe ! 

Visionner du matériel pornographique juvénile est criminel. La loi est claire à ce sujet : « Il est notamment interdit de produire, d’imprimer, de publier, de distribuer, de transmettre, de rendre accessible, de vendre, d’importer, d’exporter, de posséder ou d’accéder à de la pornographie juvénile. Il est aussi interdit d’en faire la publicité. » (Éducaloi)

La prostitution commence plus tard au Canada qu’ailleurs dans le monde.
Les personnes prostituées sont majeures ou sur le point de l’être (17-18 ans).

Mythe ! 

Les plus récentes études montrent que l’âge d’entrée dans la prostitution au Canada se situe entre 14 et 15 ans et que 80 % des personnes adultes qui se livrent à la prostitution ont commencé alors qu’elles étaient mineures.  

Pour qu’il y ait traite de personnes, il faut déplacer les personnes d’une province à l’autre ou les déplacer d’un autre pays.

Mythe ! 

Le déplacement de personnes n’est pas une condition nécessaire pour considérer qu’il y a de la traite de personnes. Souvent considérée comme une forme d’esclavage moderne, la traite de personnes implique de recruter, de transporter et de loger des personnes ou d’exercer un contrôle ou une influence sur leurs mouvements afin de les exploiter, généralement à des fins sexuelles ou de travail forcé.

Prositution
Formes d'exploitation sexuelle
Proxénétisme et traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle 
Tourisme sexuel 
Pornographie juvénile 
Consentement et activités sexuelles
Facteurs de risque
Conséquences
Que faire si ...
Mythes ou Réalités
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